(03-04 octobre 2020 - 27e dimanche A)

 


Une vigne à ne pas s'approprier…

Il planta une vigne…
Dieu avait une vigne et il la chérissait.
C'était son œuvre à lui car il l'avait plantée, entourée d'une clôture…
Et les vignerons à qui il l'avait confiée y tenaient, eux aussi.
Ils y tenaient tellement qu'ils ont fini par croire qu'ils en étaient eux-mêmes les propriétaires.
Ils établirent leurs règles à eux, leurs condamnations, et ce qu'ils allaient faire !…
La vigne eut des raisins, et le vin qu'ils en tirèrent porta leur propre marque et ils en étaient fiers !

Il envoya ses serviteurs…, pour se faire remettre le produit de la vigne
Mais Dieu aimait sa vigne et chacun de ses plants, et les fruits qu'elle donnait.
Quand il se rendit compte de l'usurpation, il envoya des hommes, des femmes, des prophètes, animés de son souffle, pour faire entendre sa voix, rappeler son message et imprimer sa marque…
Mais cette voix dérangea, elle passa pour dangereuse…
Alors les vignerons, pour garder la mainmise sur la propriété, le domaine, l'héritage culturel, religieux, firent taire les prophètes, les marginalisèrent.
Même le Fils de Dieu fut chassé de la vigne et n'eut droit qu'à une croix et un peu de vinaigre…

Il donnera la vigne en fermage à d'autres…
A chaque époque, nous sommes invités à ne pas nous installer,
à ne pas faire de la vigne notre affaire mais la sienne ;
à ne pas la considérer comme une chasse gardée ;
à ne pas nous fermer à la voix des prophètes qui rappellent son message, qui remuent son sol, qui élaguent, qui émondent ;
à laisser circuler son souffle qui réchauffe ;
à soigner chaque plant pour qu'il produise le fruit qu'Il en attend…
Sinon Il s'en ira vers d'autres vignerons à qui Il confiera son domaine, sa vigne, pour qu'elle produise des fruits de justice et d'amour…