(6è dimanche ordinaire A 11-12/02/23 )

 

« Il a été dit aux Anciens. Eh bien ! moi, je vous dis » (Mt 5, 17-37)

Le verbe qui s'impose quand on parle de loi, c'est « obéir ». Or Jésus annonce qu'il est venu pour accomplir la loi. Le verbe grec correspond à "remplir". Quelle est cette loi qui reste à remplir ?

Pour Jésus comme pour tous les Juifs, la loi est complète, parfaite. Seulement, l'idée de l'accomplir suppose qu'à travers elle, s'exprime un projet qui va au-delà de son énoncé. Tout n'est pas dit qui reste à inventer. Chaque matin, la loi s'invente de nouveaux mots qui la complètent parfois même à rebours de la loi gravée dans la pierre. Cette autre loi, c'est celle de l'évangile, jamais totalement écrite, toujours à compléter par des lettres et des mots d'amour adressés à tous.

C'est vrai que la loi peut nous sembler encombrante, lourde à porter, impossible à pratiquer avec ses 613 commandements selon les calculs des savants rabbins et pas un seul trait de lettre qu'on pourrait effacer.
C'est vrai que, sans doute, nous en laisserons tomber par terre de ces commandements grands ou petits.

C'est vrai que, pour respecter les plus grands commandements, pour mieux aimer, il nous faudra peut-être abandonner l'espoir d'avoir obéi à tout, tout complété, tout accompli… et nous faire plus petit, voire tout petit pour entrer quand même dans le Royaume des Cieux.

Toi seul, Seigneur Jésus, as tout accompli. Que ton Royaume, comme une petite graine, entre en nos vies, comme nous tout petits en lui.