( 3ème dimanche carême A 11-12/03/2023 )

 

« Une source d'eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jn 4, 5-15.19-26.39-42)

La Samarie est un passage obligé entre Judée et Galilée, à moins de faire un long détour par la vallée du Jourdain. La traverser, pour un Juif, c’est un trajet risqué. Au lieu d’être le plus discret possible, Jésus ose s’adresser à une Samaritaine venue puiser de l’eau, ce qui intrigue vivement la femme. Elle va de question en question : « Comment, tu me demandes à boire ?... Avec quoi prendrais-tu l’eau vive ?... Serais-tu plus grand que notre père Jacob ? » Elle a soif de comprendre, et elle finit par avoir soif de l’eau dont Jésus lui parle. Par ses réponses, Jésus la fait progressivement avancer. A la fin d’une première phase du dialogue, c’est elle qui demande à boire.

Comme elle a exprimé sa soif, Jésus peut lui faire une révélation qu’il n’aurait jamais pu lui faire d’emblée. Il lui annonce qu’il est le Messie, celui qu’on appelle Christ. Les Samaritains attendaient en effet un Messie, non pas fils de David comme pour les Juifs, mais semblable à Moïse, et qui fonderait pour eux un nouveau royaume. Enthousiasmée, elle va donc annoncer cela aux habitants de Sykar. A la fin du récit, ils offrent l’hospitalité à Jésus et découvrent en lui une voie privilégiée de salut.

La femme a été missionnaire auprès des siens et les a convaincus, alors que, dans l’Antiquité sémitique, la parole d’une femme n’avait pas de valeur. Les Samaritains ont offert l’hospitalité à un Juif, ce qui était tout à fait contraire aux usages. Jésus a permis à tous ceux qui l’ont écouté de faire un chemin hautement improbable.

Puissions-nous, Seigneur Jésus, en ce temps de Carême, nous imprégner de ta parole et nous abreuver de l’eau vive que tu nous offres.