(Dimanche de Pâques 2023)

 
« Il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts » (Jn 20, 1-9)

Le Béni, il vient au nom du seigneur ; n'est-ce pas pour faire revivre le règne de David ? alors oui hosanna. Que de ferveur ! que de joie ! que de foi !

La fête de la Résurrection est à l’image du printemps : les prés se couvrent de fleurs, l’air est plus doux. Et pourtant, le Christ est passé par une terrible épreuve. Nous restons abasourdis par le récit de la Passion : tant de haine, de mépris, d’injustice… ! Dieu est comme absent.

Si nous reprenons cet évangile du jour de Pâques, il est plein d’incohérences : des gens courent, alors que le personnage principal est absent : le tombeau est vide, Jésus n’est pas là – le personnage principal a disparu, Il est absent…. Et pourtant… Pourtant Il se rend présent, autrement. Pâques, c’est la présence d’un absent !

Il faut bien le reconnaitre, on aurait écrit l’évangile de la Résurrection, on aurait fait autrement : Jésus vainqueur se serait manifesté avec panache à ses bourreaux, à Pilate aux Grands-Prêtres… On aurait multiplié les preuves du Ressuscité surtout auprès des ennemis du Christ. Pourtant, la victoire du Ressuscité garde un gout amer dans les évangiles. Il se rend présent subrepticement en se communiquant – ou plutôt dans l’évangile de ce jour – en communiquant la foi en la Résurrection, en se dérobant !

Le tombeau vide n’est pas une preuve de la Résurrection, mais il est aussi un signe qui ouvre à la perplexité, au doute, au questionnement et pour Jean, à la vue des linges et du suaire, à la foi : « Il vit et il crut » !

C’est comme la signature en creux de la Résurrection.

L’élément principal de notre foi se vit dans une extrême pudeur ! Déjà Il nous oriente vers un au-delà de nous-mêmes et comme Jean, Il nous invite à poser l’acte de foi. St Jean de la Croix le qualifiera d’un : « face à face dans les ténèbres ». Jésus est là, mais Il se dérobe et se laisse découvrir !

Le tombeau est vide. Et pourtant, la vie renait, les fleurs poussent, et nous sommes appelés à poser l’acte de foi : la vie est devant, elle renait, autrement que nous l’attendions ou que nous l’avions pensé – comme le Christ Ressuscité.

La vie est toujours déroutante, elle nous échappe, elle renait sans cesse sous des formes nouvelles. De même que le Christ ressuscité nous déroute, Il nous invite à ne pas le rechercher comme avant, à ne pas le retenir comme voudront le faire les saintes femmes, mais à le suivre sur le chemin de la foi.

La Résurrection s’inscrit dans l’histoire et vient à la rencontre des hommes. C’est un événement qui s’empare des témoins qui font leurs cette Révélation faite par Dieu aux hommes

En ce jour de Pâques, célébrons la fête de la confiance et de l’espérance : de la mort jaillit la vie. Le Christ nous invite à la vie, une vie autre, victorieuse de toutes les forces de la mort en union avec tous ceux qui nous ont précédé et qui sont vivants auprès de Jésus pour l’éternité.

Au-delà du doute, au-delà de la mort, découvrons
Un matin nouveau régénère la terre, un matin émerveillé, où il fait bon s’aimer !
Au-delà de la peur, au-delà de la mort, écoutons Le murmure d'une joie naissante, une joie qui s'avance, des hommes chantent l'espérance !
Au-delà de l'égoïsme, au-delà de la mort, partageons ...
La promesse de Pâques, le pain de la tendresse, la paix de notre Seigneur i!