(24ème dimanche du temps ordinaire — Année A )

 
« Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois » (Mt 18, 21-35)

Tandis que Sirac le Sage qualifie rancune et colère de choses abominables qui sont le fait du pécheur et invite au pardon, l’évangile nous fait voir un roi en colère qui jette en prison un serviteur qualifié de mauvais. Qu’est-ce que cela voudrait dire pour nous qui croyons que la colère est indigne du Dieu de Jésus-Christ ? Qu’est-ce que la colère de Dieu ?

Selon cet évangile, la colère de Dieu est l’effet que le serviteur impitoyable produit dans l’amour infini de Dieu. Autrement dit, celle ou celui qui bénéficie du pardon et de la miséricorde de Dieu de manière égoïste, c’est-à-dire sans pardonner ni faire miséricorde à son tour, se condamne lui-même. Pour le dire avec saint Jean : « L’amour de Dieu ne condamne personne, le jugement consiste en ce que l’homme n’accepte pas l’amour de Dieu » (Jn 3,18-20).

Si le pardon de Dieu est gratuitement donné, le recevoir réellement, c’est être prédisposé à le répandre autour de soi. C’est ce nous disons dans le Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Le pardon est bon pour la santé. Il libère et fait du bien aussi bien à celui qui le reçoit qu’à celui qui le donne. Pardonner, c’est effectuer le travail de nettoyage. Pardonner jusqu’à soixante-dix-sept fois sept fois, c’est nettoyer régulièrement les vases.

Frère François Kabeya, ofm