(28ème dimanche du temps ordinaire — Année A )

 
« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. » (Mt 22, 1-10)

Beaucoup d’appelés mais peu d’élus est une affirmation de l’Évangile connue et répétée souvent comme un privilège par la caste des privilégiés pour qui tout serait décidé d’avance en faveur d’un petit nombre. A quoi servirait alors l’effort, le souci de progrès, de conversion et la lutte pour entrer par la porte étroite (Lc 13,24) ?

Pour dénoncer les prétentions illusoires des privilégiés, Jésus nous propose de méditer la parabole des noces. Dieu appelle et invite sans cesse à la fête. Le banquet est prêt, le traiteur est à pied d’oeuvre, menu fixé et places assurées. Mais les invités ne sont prêts, leur priorité se trouve ailleurs. Ils sont empêtrés dans leurs occupations personnelles. Pire encore, les envoyés du maître seront mal reçus. Quelle déception, quelle trahison !

Le refus de répondre à l’invitation de Dieu ne met pas de frein à son amour. La déception engendre un surcroit de générosité. Pas un instant, le roi ne songe à décommander son repas. Dieu ne peut pas ne pas partager la joie de son banquet, celui-ci est désormais ouvert à tout : « Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. » Un Dieu résilient, celui pour qui la liste des invités n’est jamais clôturée, son coeur a la dimension de l’univers.

« Le roi entra pour voir les convives ». Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. L’habit de fête, n’est-il pas le signe de la recherche d’une harmonie avec Dieu et avec les autres. Si pressante qu’elle soit, l’invitation ne suffit pas. Chacune et chacun est prié de reconnaître, dès l’entrée – c’est que nous faisons à l’entrée de la messe – qu’il est pécheur, une manière de revêtir le vêtement de vérité et d’humilité devant Dieu et devant les autres pour participer aux noces de l’Agneau.
 
Frère François Kabeya, ofm