(28 et 29 octobre 2017 - 30ème dimanche A) |
Le premier commandement ? "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur." Voilà ce qu'il disait. Et j'aurais souhaité qu'il n'en dise pas plus et qu'il s'arrête là. Car pour arriver à aimer Dieu qu'on ne voit pas, on devrait s'en tenir à des règles précises, interdictions, une morale, des dogmes, des ordres, des conseils, un catéchisme, une tradition. Sinon comment savoir si c'est cela aimer Dieu ? II faudrait suivre les règles et l'on serait en règle. Mais il a poursuivi : "Le second commandement est égal au premier : tu aimeras ton prochain comme toi-même." Et j'ai vu le prochain. J'ai vu Marie-Madeleine et la femme adultère. J'ai vu le publicain tout au fond de l'église. Et la Samaritaine qui comptait ses maris, et Zachée ses gros sous, et Simon ses vertus. J'ai vu les sans travail, j'ai vu les sans-abri. J'ai vu aussi la femme, être de seconde zone. Et je me suis demandé quel est mon engagement et quel est mon amour. Et cependant c'est en eux qu'il me faut aimer Dieu. Et j'ai compris alors, qu'avec ce prochain-là, on n'est jamais en règle. Et puis je me suis dit que nous avions de la chance d'avoir une religion qui résume toutes les lois en un seul mot : aimer. Aimer l'autre, aimer Dieu, c'est la priorité. L'espérance passera, même la foi passera, l'amour ne passera pas. Et je pensais à tout ce qu'on fait pour la foi : on éveille à la foi, on fait grandir la foi en école de la foi, on célèbre la foi, on fait profession de foi. Mais est-on prêt à dire avec la même ardeur : on éveille à l'amour, on fait grandir l'amour, on célèbre l'amour ? Et l'on pourrait alors faire profession d'amour. Cela passerait avant tout. |