… Le corps et le sang du Seigneur Il prit les cinq pains…, La fête de l'Eucharistie est la fête du pain et du vin. Mais la petite hostie, qu'on reçoit et qu'on mange, celle aussi qu'on adore en se mettant à genoux, n'a vraiment plus du tout l'apparence du pain. Et même le vin que seuls les prêtres boivent !… Ils sont devenus nourriture que l'on dit de l'âme, spirituelle…, comme si l'on avait peur de ce qui est de la terre… C'est ce qu'aux gens qui avaient faim, qui les avaient suivi toute la journée, les apôtres disaient d'aller acheter eux-mêmes de quoi se restaurer. Eux, ils ne s'occupaient que du spirituel !... Les rompit et les leur donna…, L'homme appelé Jésus, lui, avait un corps, en tout semblable au nôtre. Et du sang dans les veines, qui ne faisait qu'un tour quand il voyait le pauvre laissé ou refoulé sur le bord de la route, le lépreux écarté, l'immigré rejeté, le petit écrasé, le pécheur condamné… Quand il voyait que l'homme passait après la loi, après les commandements, alors il se battait, il luttait, s'opposait à la hiérarchie, faisait entendre sa voix, et prenait aussi des risques… II eut pitié de gens. Il partagea et leur donna du pain et du poisson,... et tous mangèrent à leur faim. Donnez-leur vous-même à manger… Dorénavant plus jamais sans partage. Communier à Jésus serait s'unir à lui et marcher sur ses traces, celles qu'il a laissées sur la terre des hommes. Et les deux pieds sur terre, nous aussi, appelés à faire comme lui, pour que l'amour de Dieu se fasse chair et os…, pour que cet amour n'en reste pas aux belles prières, ni seulement aux belles paroles, mais pour qu'il s'incarne, qu'il vive dans la main qui se tend et dans le cœur qui bat, dans le regard d'accueil et dans la voix qui crie pour exiger justice… Dans le corps qui se livre et dans le sang versé !...