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Prenant un enfant, il le plaça au milieu d'eux…
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples… Ils étaient
en route vers la Judée et vers Jérusalem. Et Jésus venait de leur dire qu'il
lui faudrait mourir. Eux, ils ne sentaient pas bien que l'étau se resserrait
; Ils traînaient à l'arrière et préparaient la hiérarchie…, alors que Lui parlait
de la croix. Car, même si c'était bien vrai, s'il venait à mourir, qui le
remplacerait ? Qui serait le plus grand ?... Et ils imaginaient la suite
: S'il faut quelqu'un au-dessus à la place du Seigneur, il y faudrait quelqu'un
qui serait vraiment fort !…
Jésus leur demanda : " De
quoi discutiez vous en chemin ? ".. Il se doutait bien de ce dont on parlait.
Il se rendait bien compte que le monde à l'envers qu'il voulait, eux, ils
n'en voulaient pas. Déjà il avait dû traiter Pierre de Satan. Aujourd'hui,
il allait s'exprimer autrement : Il prit un enfant et le mit au milieu. Et
derrière cet enfant, tous les petits du monde, les pauvres, les rejetés, les paumés,
les exclus… qu'il faut accueillir et servir… Et il ajouta : celui qui l'accueille,
c'est moi-même qu'il accueille. Le voilà le plus grand !...
Qu'il
soit le dernier de tous et le serviteur de tous… Ils reprirent la
route. Judée, Jérusalem, le calvaire, la croix… Et lui, bras écartés, expose
son cœur et donne son sang pour que vivent ceux qui sont crucifiés comme lui,
les petits… Et ceux qui sont là font cercle, sans autre hiérarchie que service
et amour, une présence servante et pauvre, et qui replace au centre l'enfant,
le crucifié, comme point d'exclamation à la face du monde !... Là, est le
plus grand…
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