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Dressons 3 tentes…

Il prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il alla sur la montagne pour prier…
Car il est bon parfois de prendre de la hauteur, même si s'élever au-dessus du quotidien ne va pas sans effort, même si à grimper, on s'essouffle bien vite, mais c'est pour voir plus loin, pour savoir où on va, pour savoir qui on est, qui sont les autres aussi…

Son visage apparut tout autre…
Et voici qu'à leurs yeux, l'homme est transfiguré.
L'homme de tous les jours devint rayonnant, visage et vêtements de lumière…,
l'homme debout, glorieux,
l'homme tel que Dieu le veut…

Il est heureux que nous soyons ici…
On est si bien ici, on y camperait bien si l'on montait des tentes...
C'est la tentation de faire un monde à part :
On serait entre soi, on bâtirait un ciel, dès maintenant, sur la terre, et l'on s'évaderait de ce monde de malheur, son chômage et ses pauvres, ses guerres et ses famines, ses vols et ses tricheries, ses faiblesses et…
On serait loin de la plaine des hommes…

" Celui-ci est mon Fils…, écoutez-le "…,
et on ne vit que Jésus seul…
La vision prend fin et ils revirent Jésus, son visage et son corps, comme il était…
Ils reprirent la route, là-bas, dans la grisaille, dans la plaine des hommes…
Ils gardèrent le silence sur ce qu'ils avaient vu, mais jamais ne l'oublieraient.
Et chaque fois qu'ils verraient des hommes et des femmes ravagées, visages défigurés par le mal, la guerre et les épreuves, l'âge et les souffrances, la maladie et la solitude, les erreurs et les fautes,
ils lutteraient et feraient tout pour les transfigurer…
C'est pour que l'homme en croix ait déjà un visage du ressuscité.