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Dieu est pardon…
Les scribes et les
pharisiens
lui amènent une femme…
Une femme et des hommes.
Une femme prise en flagrance !...
Un péché impardonnable ?...
Elle mérite la mort !...
Cette femme n'a plus d'avenir.
Elle n'a plus que son passé.
Et avec elle, des hommes qui la font avancer, scribes et pharisiens…
Tous sont sûrs de leur droit ; ils ont la loi avec eux et pour eux…,
alors ils accusent, ils condamnent…
C'est le monde des bourreaux.
La victime, elle, se tait.
Mais Jésus s'était baissé, et, du doigt,
il traçait des traits sur le sol…
En face des bourreaux et de la victime, il y a un homme.
Lui aussi se tait. Il s'est même baissé pour ne pas les regarder, comme
pour ne pas voir le péché de la femme et la dureté des hommes.
Il griffonne par terre ; il est absent ; il est ailleurs…
Il n'est pas dans ce monde du soupçon, où l'on vous tend des pièges,
vous épie, vous surveille, vous attend au tournant…
Il n'est pas de ce monde où l'on brandit les lois, les commandements
; il n'est pas dans ce monde où l'on condamne, on torture et on tue
!…
Que meurent les hommes, et que meurent les femmes, pourvu que l'ordre
règne !…
Ce monde-là n'est pas le sien ; il fait une croix dessus…, c'est le
monde du passé.
Que celui d'entre vous qui est sans
péché lui jette la première pierre…
Et ils sont tous partis. Ni les vieux, ni les jeunes, personne n'a osé
faire le premier geste, jeter la première pierre, être le premier bourreau…
Et l'homme se redresse.
La femme aussi relève la tête… " Va, dit-il à la femme. Je ne te condamne
pas "… Et la femme s'en va, elle retrouve un avenir…
L'homme se retrouve seul. Il se redressera, et se retrouvera aux côtés
de ceux et celles que leur passé et les lois emprisonnent dans leur
faute…
Et c'est ainsi qu'il fait un monde tout nouveau.
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