(3ème dimanche de Pâques) |
… « Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn
20, 19-31)
Voici que Cléophas et son ami, ou peut-être sa femme, en pleine déprime, quittent Jérusalem. Ils avaient tout misé sur Jésus, et voici que l’aventure venait de se terminer avec cette croix dressée sur la colline du Golgotha. Alors ils fuient les murs de Jérusalem et ses habitants, qui leur rappellent tant de souvenirs qu’ils veulent oublier. Et voici que Jésus surgit sur leur route sous les traits de l’inconnu arrivant à l’improviste. Ce qui est étrange, c’est qu’il ne leur dit pas « Stop – Demi-tour ! », alors qu’il sait bien que l’avenir se joue à Jérusalem, et qu’Emmaüs est une impasse. Non, il commence par les accompagner dans le mauvais sens. Je songe à ces parents de jeune en difficulté qui rêveraient qu’à la première rencontre avec l’éducateur, leur fils reprenne le droit chemin ! Il faut du temps pour s’apprivoiser. L’important, c’est de faire parler. « De quoi discutez-vous en chemin ? » « Tu es bien le seul habitant de Jérusalem à ignorer ce qui est arrivé ces jours-ci ! » « Quoi donc ? » dit Jésus. Là encore, voilà une question bien étonnante, car s’il en est un qui connaît parfaitement tout ce qui est arrivé, n’est-ce pas Lui ? Mais l’important ne réside pas dans le fait de connaitre l’histoire, mais dans la manière dont l’autre l’appréhende. Et il n’y a que lui qui peut le dire. Alors Cléophas raconte ce récit bien noir de la mise à mort de Jésus. Seul petit rayon de lumière : la vision qu’ont eu quelques femmes. Mais rapidement la raison reprend le dessus. Leurs amis n’ont rien vu. Jésus s’engouffre dans cette brèche ouverte, pour relire cette histoire qui, avec Lui, prend sens !
Puissions-nous relire aujourd’hui avec le Christ l’histoire de nos vies et opérer un demi-tour pour quitter le tombeau de l’individualisme et emprunter un chemin de fraternité ! |